92. Par abréger ces jours-là, il est entendu mettre fin à l’Eglise d’aujourd’hui et en instaurer une Nouvelle; en effet, dans le Chapitre 24 de Matthieu, ainsi qu’il a été dit ci-dessus, il s’agit de la décadence et de la perversion successives de l’Eglise Chrétienne, jusqu’à sa Consommation et sa fin, et de l’Avènement du Seigneur en même temps; que nulle chair ne pourrait être sauvée, si ces jours-là n’étaient abrégés, c’est parce que la foi de l’Eglise d’aujourd’hui a été fondée sur l’idée de trois Dieux, et que personne ne peut entrer dans le Ciel avec cette idée, ni par conséquent avec cette foi, car cette idée est dans toutes et dans chacune des choses de cette foi, et de plus il n’y a dans cette foi rien de la vie provenant des œuvres de la charité: que cette foi ne puisse pas non plus être conjointe à la charité, ni produire aucun des fruits qui sont les bonnes œuvres, cela a été montré ci-dessus, numéros 47-50. Il y a deux choses qui fondent le Ciel dans l’homme, ce sont les Vrais de la foi et les Biens de la charité; les Vrais de la Foi font la présence du Seigneur, et montrent le chemin du Ciel, et les Biens de la charité font la conjonction avec le Seigneur et introduisent dans le Ciel; et chacun y est introduit dans la lumière selon l’affection du vrai, et dans la chaleur selon l’affection du bien; que l’affection du vrai soit la foi dans son essence, et l’affection du bien la charité dans son essence, et que leur mariage soit l’Eglise, on le voit ci-dessus, numéro 48; l’Eglise et le Ciel font un. Que ces trois choses ne soient point aujourd’hui dans les Eglises bâties sur la foi seule, c’est ce qui a été pleinement montré dans les Articles précédents.
Brève Explication de la Doctrine de l'Église Nouvelle #22
22. Que les quatre Articles ci-dessus nommés, tels qu’ils sont aujourd’hui enseignés dans les Eglises Reformées, n’aient été ni nouveaux, ni forgés d’abord par ces Trois Chefs, mais qu’ils datent de l’époque du Concile de Nicée, et aient, après ce concile, été transmis par les Ecrivains, et par suite été conservés dans l’Eglise Catholique-Romaine, on le voit clairement d’après les Livres de l’Histoire Ecclésiastique. Que les Catholiques-Romains et les Réformes s’accordent sur l’Article de la Trinité de Personnes dans la Divinité, c’est parce que les uns et les autres reconnaissent les Trois Symboles dans lesquels la Trinité est enseignée, à savoir, le Symbole Apostolique, celui de Nicée et celui d’Athanase. Qu’ils s’accordent sur l’Article de l’imputation du mérite du Christ, on le voit clairement par les passages extraits du Concile de Trente, Nos. 3 à 8, confères avec ceux qui ont été tirés de la formule de Concorde, Nos. 10 à 15. Qu’ils s’accordent aussi sur l’Article de la Justification, c’est ce qui va être maintenant soumis à l’examen.


