72. Qu’il y ait fin de l’Eglise, alors qu’il n’y a plus de vrais de la foi, et que par suite il n’y a pas non plus de biens de la charité, cela se voit de soi-même: que les faux de la foi éteignent les vrais de la doctrine, et que les maux de la vie consument les biens de la charité; et aussi que là où sont les faux de la foi il y ait aussi les maux de la vie, et que là où sont les maux de la vie, il y ait aussi les faux de la foi, cela sera démontré d’une manière spéciale en son lieu. Si jusqu’à ce jour il a été caché que par la Consommation du siècle est entendue la fin de l’Eglise, c’est que là où l’on enseigne les faux, et où l’on croit et on honore comme orthodoxe la doctrine qui en provient, on ne peut nullement savoir que l’Eglise doit être consommée; en effet, les faux sont considérés comme des vrais, et les vrais comme des faux, et alors le faux chasse le vrai et le noircit, comme l’encre noircit une eau limpide, ou la suie un papier blanc: on croit, en effet, que les Docteurs de ce siècle sont dans la plus grande lumière de l’Evangile, et eux-mêmes le publient, bien qu’ils soient, quant à toute la face, dans les ténèbres; ainsi une taie a couvert les prunelles de leurs yeux.
Brève Explication de la Doctrine de l'Église Nouvelle #54
54. Les Chefs de l’Eglise insistent fortement pour que l’Entendement soit soumis à l’obéissance de la foi; bien plus, ils disent que la Foi Del ‘inconnu, qui est une foi aveugle ou nocturne, est proprement la foi; c’est là un premier Paradoxe, car la foi appartient au vrai, et le vrai appartient à la foi; et le vrai, pour qu’il devienne de la foi, doit être dans sa lumière et être vu, autrement on peut croire le faux. Les Paradoxes qui découlent d’une telle foi sont en grand nombre; par exemple, que Dieu le Père a engendré un Fils de toute éternité; que l’Esprit Saint procède de l’un et de l’autre, et que chacun est par soi-même une Personne, et est Dieu; que le Seigneur, tant quant à l’âme que quant au corps, est issu d’une mère; que ces trois Personnes, ainsi ces trois Dieux, ont créé l’univers, et que l’un d’eux est descendu et a pris l’Humain, pour réconcilier les hommes avec le Père, et ainsi pour les sauver; qu’il y’a salut par l’imputation, l’application et la translation de la justice du Fils en ceux qui par la grâce acquièrent la foi et croient ces paradoxes; que l’homme a la première réception de cette foi est comme une statue, un tronc d’arbre ou une pierre, et que, La foi influe par la seule audition de la Parole; que la foi donne seule le salut, sans les œuvres de la loi, et sans avoir été formée d’après la charité; qu’elle opère la rémission des péchés, sans avoir été précédée de la pénitence; que d’après cette seule rémission des péchés, l’impénitent est justifié, régénéré et sanctifié, et qu’ensuite la charité, les bonnes œuvres et la résipiscence suivent d’elles-mêmes; outre plusieurs paradoxes semblables, qui tous découlent de la doctrine fondée sur l’idée de trois Dieux, comme une lignée d’enfants issus d’une couche illégitime.


