29. D’après cela, on voit maintenant avec clarté les vérités avancées, N° 19 et 21, que les Réformateurs ont reçu des Catholiques-Romains leurs dogmes sur la Trinité de personnes dans la Divinité, sur le péché Originel, sur l’imputation du mérite du Christ, et, sur la Justification par la foi. Ces choses ont été rapportées, pour montrer l’origine de leurs dogmes, principalement l’origine de la séparation de la foi d’avec les bonnes œuvres, ou de la doctrine sur la foi seule et faire voir qu’ils n’ont agi ainsi que pour rompre entièrement avec les Catholiques-Romains, et, que cependant le dissentiment est verbal plutôt que réel. D’après ce qui vient d’être dit, on voit clairement sur quel fondement a été construite la Foi dans les Eglises reformées, et à quelle inspiration elle doit son origine.
Brève Explication de la Doctrine de l'Église Nouvelle #20
20. Qu’il y ait entre les Catholiques-Romains et les Protestants sur ces quatre Articles une telle Conformité, qu’à peine existe-t-il une différence de quelque importance, excepté que les premiers ont conjoint la foi et la charité et que les seconds les ont séparées, c’est ce qui a été à peine connu de quelqu’un, et même tellement ignoré, que les Doctes vont être eux-mêmes surpris de l’énonciation de ce fait: la raison de cette ignorance, c’est que les Catholiques-Romains s’adressent à Dieu notre Sauveur, rarement mais à sa place au Pape comme vicaire, et aussi aux Saints; de là ils ont tenu profondément assoupis leurs dogmes sur l’Imputation du Mérite du Christ et sur la Justification par la foi; que cette imputation et cette justification soient cependant au nombre des dogmes reçus et reconnus par eux, c’est ce qu’on voit clairement par les Décrets du Concile de Trente, rapportés ci-dessus, Nos. 3, 4, 5, 6, 7, 8, et confirmés par le Pape Pie IV, N° 2; et, si on les compare avec les dogmes tirés de la Confession d’Augsbourg, et rapportés d’après la Formule de Concorde, Nos. 9, 10, 11, 12, on peut voir que les différences qui existent sont plutôt verbales que réelles. Les Docteurs de l’Eglise, en les lisant et en les conférant, peuvent voir, il est vrai, qu’ils sont conformes, mais non toutefois avec une pleine évidence; or, afin que ceux-ci, et ceux qui sont moins Doctes, et aussi les Laïques, voient cette conformité, quelques éclaircissements seront ajoutés dans ce qui suit:


