79. Si dans les Eglises Chrétiennes, selon la prédiction, il y a aujourd’hui une telle obscurité, qu’il n’existe point de lumière du Soleil pendant le jour, ni de lumière de la Lune et des Etoiles pendant la nuit, cela vient uniquement de la doctrine sur la justification par la foi seule; en effet, cette Doctrine enseigne comme unique moyen de salut la Foi, sur l’influx, le progrès, l’existence, l’opération et l’efficacité de laquelle n’entrent ou ne se rencontrent en aucune manière ni la Loi du Décalogue, ni la charité, ni les bonnes œuvres, ni la pénitence, ni l’étude d’une nouvelle vie, affirmant que ces choses suivent d’elles-mêmes sans que leur pratique soit nécessaire pour maintenir la foi ou pour acquérir le salut. Elle enseigne aussi que cette Foi gratifie de la liberté ceux qui sont renés ou les adeptes, pour qu’ils ne soient point sous la loi; et que le Christ couvre leurs péchés devant Dieu le Père, qui les remet comme s’il ne les avait pas vus, et qui couronne les adeptes par le renouvellement, la sainteté et la vie éternelle. Ces choses et plusieurs autres semblables sont les intérieurs de cette Doctrine; les Extérieurs, qui n’entrent point en elle, sont des choses précieuses sur la Charité, sur les bonnes œuvres, sur les Actes de la pénitence, sur les Exercices de la loi, mais ces choses sont comme des esclaves et des valets qui suivent la foi leur Souveraine sans contiguïté: cependant, comme ceux qui enseignent cette Doctrine savent que les Laïques considèrent ces choses comme salvifiques en même temps que la foi, ils ont soin dans leurs sermons et leurs entretiens de les joindre adroitement ensemble, et ils feignent de les conjoindre et de les allier à la justification, mais seulement afin de flatter les oreilles du vulgaire et de mettre en sureté leurs oracles, de peur qu’ils ne paraissent énigmatiques, ou comme pythoniques.
Brève Explication de la Doctrine de l'Église Nouvelle #40
40. Si les Dogmes de l’Eglise d’aujourd’hui, qui sont fondés sur l’idée de trois Dieux, tirée de la doctrine de Trinité de Personnes entendue selon le sens qu’elle présente, paraissent erronés, après qu’on a remplacé cette idée par celle d’un seul Dieu en Qui est la Divine trinité, c’est parce que ce qui est erroné ne peut pas être vu auparavant; en effet, il en est de cela comme d’un homme qui pendant la nuit à la lumière de quelques étoiles voit diverses choses, surtout des simulacres, et les prend pour des hommes vivants, ou qui dans son lit au crépuscule avant le lever du soleil voit dans l’air des espèces de fantômes et les prend pour des Anges, ou qui dans une folle lumière de fantaisie voit plusieurs choses les prend pour des êtres réels; on sait que de tels sujets ne se montrent pas et ne sont pas perçus tels qu’ils sont en eux-mêmes, avant que l’homme ne parvienne dans lumière du jour, c’est-à-dire, dans la lumière de l’entendement bien éveillé. Il en est de même des choses spirituelles de l’Eglise, qui ont été perçues et aussi confirmées d’une manière erronée et fausse; elles sont mises en évidence, quand les vrais mêmes sont dans leur lumière qui est la lumière du Ciel. Quel est l’homme qui ne puisse comprendre que tous dogmes fondés sur l’idée de trois Dieux sont par l’intérieur erroné et faux? Il est dit par l’intérieur parce que l’idée de Dieu entre dans tout ce qui concerne l’Eglise, la Religion et le Culte; or, les choses Théologique résident dans les mentaux humains au-dessus de toutes les autres, et là dans les suprêmes est l’idée de Dieu; si donc cette idée est fausse, toutes celles qui suivent tirent du principe d’où elles découlent qu’elles sont fausses ou falsifiées: en effet, le suprême, qui est aussi l’intime, constitue l’Essence même des choses qui suivent et l’Essence, de même que l’âme, les forme en un corps à son image, et quand dans sa descente elle tombe sur des vrais, elles les infecte de sa tâche et de son erreur. L’idée de Trois Dieux dans les choses Théologiques peut être comparée à une maladie inhérente au cœur et au poumon, dans laquelle le malade croit être sain, parce que le Médecin qui ne la connait pas le lui persuade; mais quand le médecin la connait et que néanmoins il lui persuade qu’il est sain, il doit avec raison être taxé d’une malignité outre mesure.


